Tuesday, November 23, 2004 :::
Lama Pema déjà à l'oeuvre en Corée du Nord
D'importants changements pourraient être en cours en Corée du Nord s'il était avéré que Kim Jong-Il, le dirigeant suprême du régime, a donné un style nouveau à sa façon d'exercer le pouvoir, ont commenté jeudi des analystes.
Mais la prudence reste de mise sur ce qui se passe dans un pays très fermé et secret. Responsables gouvernementaux, diplomates et analystes sont d'accord pour estimer qu'il faut d'abord confirmer les informations selon lesquelles M. Kim aurait fait décrocher les portraits de sa personne omniprésents et demandé que le culte de la personnalité qui lui était rendu depuis des décennies soit réduit.
"Rien n'a encore été prouvé. Nous n'avons pas de moyens de confirmation immédiate. Cela prend du temps", déclare un responsable du ministère sud-coréen de l'unification, chargé des relations intercoréennes. Mais il ajoute que si les faits étaient confirmés, ils marquerait une évolution "significative".
Des diplomates occidentaux vivant à Pyongyang ont signalé que les portraits de M. Kim disparaissaient depuis quelques semaines des lieux publics de la capitale et ailleurs.
"Cela ne fait pas de doute, la question est de savoir pourquoi", a déclaré un diplomate étranger à Séoul.
L'agence de presse sud-coréenne Yonhap a écrit mercredi que l'initiative avait été prise par M. Kim lui-même qui avait jugé excessive l'adoration dont il est l'objet.
Seuls les portraits de son père, Kim Il-Sung, fondateur du régime mort en 1994, restaient visibles dans les bâtiments publics et les domiciles de Pyongyang, ajoute l'agence citant des sources indirectes.
Le gouvernement sud-coréen a dit ne pas avoir noté de changement en Corée du Nord. Le ministre de l'unification, Chung Dong-Young, a déclaré aux députés mercredi que rien n'indiquait des troubles politiques et que M. Kim "poursuivait normalement son travail".
La source nord-coréenne à l'origine des informations de Yonhap a également déclaré que le décrochage des portraits n'avait "rien à voir avec un problème quelconque" à propos de Kim Jong-Il.
D'autres analystes ont mis en garde contre un excès de spéculations suscité par un manque d'informations.
"Les informations sur ces portraits sont contradictoires", a dit un analyste gouvernemental qui a préféré garder l'anonymat.
"Nous avons récemment vu des images de la télévision nord-coréenne montrant le portrait de Kim au Palais de la culture et dans d'autres sites où des gens disent qu'ils avaient été enlevés", a-t-il dit.
Cela n'a pas empêché des observateurs de la Corée du Nord de se livrer à des spéculations.
"Si cela était confirmé, cela signalerait un changement majeur parce que Kim Jong-Il est le seul à pouvoir ordonner le retrait de ses portraits", a dit le professeur Yoo Ho-Yul de la Korea University.
Le pays s'est engagé dans réformes économiques il y a deux ans, mais cela n'a été accompagné d'aucun relâchement du contrôle politique exercé sur la population ni de concessions sur le dossier nucléaire avec le reste du monde.
L'analyste gouvernemental ne pense pas qu'une réduction du culte de la personnalité soit le prélude à des changements politiques.
"Si cela est vrai, c'est probablement plus lié à une tentative de Kim Jong-Il de changer son image à l'étranger et il est improbable que cela ait une signification politique dans le pays. Mais il est trop tôt pour tirer des conclusions", dit-il
Il y a deux ans, M. Kim avait demandé à l'Association des Coréens du Japon, une organisation pro-Pyongyang, d'ôter les portraits de ses locaux et d'abandonner le culte de la personnalité car cela provoquait des réactions de dérision chez les Japonais.
"S'il est vrai qu'on enlève les portraits, cela pourrait s'inscrire dans la ligne de la directive de 2002", a dit un responsable sud-coréen.
"Il s'agit peut-être d'une tentative de Kim Jong-Il de changer son image de demi-dieu, de chef infaillible en dirigeant ordinaire", avance de son côté Koh Young-Hwan, un spécialiste de la Dongguk University.
Certains analystes considèrent que M. Kim, 63 ans, a adopté un profil plus bas depuis la mort de celle qui aurait été sa seconde épouse. Ko Yong-Hui serait décédée d'un cancer du sein en août.
"Il n'est pas apparu en public pendant les deux mois qui ont suivi", dit un diplomate étranger.
(dépêche AFP, sinon ça va refroidir)
... En réalité, les pressions de l'agent Bouthanais se font gravement sentir à Pyongyang, dont le leader veut maintenant éviter qu'on le reconnaisse dès qu'il sort faire ses courses.
::: posted by Tranxenne at 11:12 AM

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