Tuesday, September 21, 2004 :::
 

Vu que la j'ai une idee de bouquin, je vais le partager avec vous, apres tout ca sera une connerie de plus sur le mur, personne portera plainte. Et vu que ca a visiblement plutot plu a Kaviar ... ca s'appelle :

Mes contemporains sont des merveilles biologiques.

I.

Rene sortait de la petite cour interieure de son immeuble miteux, Paris 18. Au detour d’une petite rue, quelqu’un le hela :

« He Rene ! Rene ! Qu’est ce qu’y a tu fais la gueule ? Oh Rene je te cause !

Quelques fenetres plus haut se trouvait Jean Sigismond qui gueulait comme un kozak, affale sur le rebord betonne gris. Rene, fort d’une education irreprochable percuta son pli de coude avec sa main, replia le bras victime puis presenta son majeur a cette face de con raciste de Jeansi.

« Connard ! beugla-t-il a son tour. J’espere que ta sœur se fait travaillee par un arabe ! Fous moi la paix et va donc recompter ton chomage !

Rene comme a son habitude reajusta le col de son anorak quand le vent souffle trop, regarda une derniere fois la fenetre ou etait vautre Jeansi et redonna du doigt d’honneur dans tous les sens, y compris aux vieilles bigottes qui passaient par la.

« Les arabes ont pas assez d’argent pour se la payer, ma sœur ! retorqua apres un long moment Jeansi, hurlant a s’en ouvrir la gorge.
- Vu ses prix ca m’etonnerait pas qu’elle suce du SDF tu veux dire, pouilleux ! hurla de meme Rene , les mains en porte voix.

Pauvre connard de chomeur de merde, pensa-t-il tandis qu’il marchait face au vent. Dire que je me creve a travailler pour que mes impots aillent dans son foutu chomage !
Et Rene tira la gueule tout le long de la rue.



II.

« Ecoute moi bien Moham’, disait peniblement Merime qui avait failli s’appeler Prosper, avec ta gueule tu trouverais meme pas un boulot d’eboueur au bois de Boulogne. Fais toi une raison, les arabes francais sont nes pour sucer nos impots comme ils suceraient de la semoule berbere !

Mohammed, le vieux marocain du coin, le regardait avec de la vase dans les yeux, et toute l’attitude que peux avoir un vieil emigre marocain use par la banlieue francaise quand il est saoul. Ce Merime est un vieil enfoire, mais au moins ce n’est pas cette ordure de Jean Sigismond. Mohammed retorqua :

- Ta gueule he ! Merimi ! Moi au moins j’ai passe ma vie a travailler dur pendant que toi tu battais ta femme et preparait un avenir minable pour tes enfants ! Parles lui, a ta femme, et demandes lui pourquoi elle reve de se barrer de cette banlieue minable ! Et parles moi de ton fils, O mon Merimi, ton petit salopard d’illettre et son survetement gris trottoir. Demande lui pourquoi sa coupe de cheuveux le rend con et pourquoi il peut pas s’empecher de parler avec un accent qui lui donne l’air con, ton Kevin ou je sais pas quoi ! Demande lui pourquoi il roule encore en scooter a 21 ans, ton Brandon ! Et regarde toi dans la glace, Merim, et vois quel genre de connard alcoolique t’es devenu au fil des ans… Et fous moi la paix avec ‘les arabes par ci’ et ‘les arabes par la’, moi aussi j’aurais pu naitre a Roubaix figures toi !

Merime tirait la gueule. Certes Moham’ le vieux marocain avait mis beaucoup de mots dans de longues phrases, mais son ton indiquait que ses paroles n’etaient pas flatteuses. Et Merime detestait quand on se foutait de la gueule de son fils.

« L’aurais pu faire de hautes etudes, mon Chuck s’il avait voulu ! Pensez bien ! Mais c’est qu’il aime la mecanique et mettre les mains dans le cambouis, j’y peux rien, c’est un intellectuel manuel ! Oui Monsieur !

Merime s’adressait a cet instant au patron du bar qui le toisait, souriant, en essuyant ses verres. Quand il se mettait a rire, il avait un de ces rires gras dont on sent que la gorge est genee par de la graisse et la fumee de mauvais tabac accumulee au fil des ans, le genre de toux qui sied a des ventres gros et imposants, nourris aux quenelles bon marche. Les quenelles qui feraient degueuler n’importe quel anglais mort de faim. Mais pas dans cette banlieue pourrie, ou les gens se servaient du fait qu’ils etaient pauvres comme excuse de leur connerie, et les riches qui ont de l’argent pour acheter des livres qu’ils ne lisent pas. Les pauvres sont racistes et ils le gueulent dans la rue, parce qu’ils sont en premiere ligne pour foutre des pains aux arabes du quartier. Les riches se defendent d’etre raciste, mais se trouvent en premiere ligne pour foutre des pains pendant les elections. A croire qu’il n’y a que les riches racistes qui votent ! A croire qu’il n’y aurait que les arabes qui ne soient pas racistes ! Erreur ! La plupart dans le quartier ne peuvent pas blairer les francais. Et comme les francais ne peuvent pas blairer les francais, forcement, c’est de la faute aux arabes.



III.

« Non mais dites donc vous pourriez tout de meme faire preuve de courtoisie ! begaya une vieille, cheveux gris peau frippee lunettes collants ocres haleine de phoque.

- Ta gueule meme tu pues comme un troupeau de bouc ! Occupes toi de tes ognions ok ? Va trier ta collection de tracts du FN et ouvre la pour eviter de crever quand tes sinus seront raides de respirer l’odeur d’urine de vieux de ton appartement !

Decidemment aujourd’hui, les vieux cons se sont donnes rendez vous sur le trottoir.



IV.

Giselle regardait sa vieille amie (agee de plus de 20 ans de plus qu’elle, quand meme…) avec l’air desole d’un cocker sous heroine. Cette image etait peut etre due a sa coupe au carre long et a son sert-tete de vieille vierge qui a la gueule qui pue le sperme pauvre en ADN.

« Ta fille est une pute, Hernestine, ta petite fille est une pute et a ce rythme la elles vont bientôt pouvoir ouvrir une entreprise familiale tu sais ?

Hernestine, mere des putes, regardait benoitement Giselle de je ne sais plus quoi avec de la bave au coin des levres. Cette derniere delicatement prit un kleenex en lui essuya les comissures. Faudrait pas devenir vieux, pensa-t-elle. Elle reprit :

« Tu sais on peut encore les sortir du trottoir, tes filles, enfin bon c’est vrai qu’elles sont pas futes-futes, mais bon ca sera toujours mieux pour elle que de sucer de l’ouvrier malade, comme dit mon Roger.

Elle prononca ce prenom a l’americaine, en dodelinant de sa petite tete de blonde conne plus a droite que la droite. Visiblement elle s’en foutait royalement, que les petites d’hernestine tapinent le pauvre sous la pluie. Ce qu’elle ne savait pas, c’est que son petit Roger cheri se serait fait sucer la queue par la pire des syphilitiques si ca lui avait coute moins de 10 euros. Inutile de dire qu’il se serait pas fait demanche a l’americaine, inutile de dire qu’il n’en aurait rien eu a foutre. Sa femme irait bruler des cierges le dimanche pour le salut de son ame moisie.

« Bon … c’est pas tout ca mais j’ai mon club de lecture dans une demi heure Madame Ildrich, il va falloir que j’y aille, On reparle de tout ca apres demain, d’accord ?

Hernestine bredouilla un ‘d’accord’ qui pour les esprits alertes sonnerait comme un ‘va te faire foutre’, mais Giselle en reponse sourit beatement, visiblement ravie de pouvoir aider les petites vieilles du quartier.

Ma pauvre Giselle tu es bien bonne ! Avec un nom pareil, qu’on ne vienne pas me dire que son mari n’etait pas collabo ! Voire pire, un schleu nazi ! , pensa Giselle en refermant doucement la porte de l’appartement qui sentait le vieux bois et le vieux tout court.

Ton Roger se prive pas de les visiter, mes filles ! pensa Madame Ilrich avant de s’arracher les poumons dans une violente quinte de toux.

Encore la vieille qui arrive pas a crever ! Pensa Jean Sigismond, alors qu’il entendait la voisine du dessus tousser.


V.

« Alors Jesus se retrouva encercles par des dizaines de gardes ! Juda l’avait trahi, tu te rends compte ma petite puce, cet encule d’arabe avait vendu le petit Jesus ! Tu imagines comme il devait etre triste, le petit Jesus, quand il apprit qu’il allait etre crucifie sur une croix … Ca, la vierge Marie avait les boules aussi, tu m’etonnes, tu t’imagines ma petite cherie, c’est comme si moi, ton Papa, j’apprenais que tu allais etre crucifiee ! Comme vendu par ce voleur de Mohammed ! Enfin, ca ne se serait jamais produit comme ca si le petit Jesus etait ne a Billancourt et pas dans ce patelin pourri de …

- Eh Papa, l’interrompit sa femme, la concierge va nous faire du couscous pour dimanche, ‘comme au bled’ qu’elle m’a dit ! Faudra lui donner les sous avant qu’elle fasse les courses.

La femme, mi monstre mi femme laide, se tenait dans l’embrasure de la porte, les yeux boursoufles comme sous cortizone, et un reniflement gras qui ne surprenait plus personne. Albertin se pencha vers sa petite fille, 5 ans et demi les yeux ecarquilles sous le coup de la Bible, camouflee sous ses draps et sa couette.

- L’hiver c’est nul !, cracha-t-elle de sa bouche difforme
- Mais oui mon petit ange, s’extasia Albertin. Et maintenant dors, Paris joue Nantes ce soir.

Il quitta la chambre en eteignant la lumiere, avec dans la tete cette phrase qui resonnait : « Et maintenant dors, Paris joue Nantes ce soir. » , quelle elegance ! Cette phrase le faisait jouir, une satisfaction intellectuelle flagrante, le plaisir d’avoir concue une phrase d’un francais un peu demode mais tres propre. « Paris joue Nantes ce soir … », putain s’exclama-t-il, faut que la ressorte demain au Bistrot !



VI.

Roger eclata d’un rire bete et dit a sa femme :

« Normal que les filles de la vieille schleu fassent le trottoir, vu qu’elle etait elle meme une putain du reich !

La petite tablee familiale fut pris de convulsions, riant de bon cœur d’un rire gene.

« Roger… les enfants voyons … ! lui souffla Giselle, le visage deforme par un sourire incontrolable.


VII.


« Autant dire que ma mere j’aurais pu la baiser plus d’une fois etant gosse, etant donne que mon oedipe crevait mes calecons a l’epoque. Mon pauvre pere etait mort, paix a son ame !, quelques annees avant, et n’avait jamais eu la presence d’esprit de me dire que ca ne se fait pas, de baiser sa mere ! Mais je l’ai pas fait ! Attention, qu’on me prenne pas pour un malade mental ! Ma mere, je preferais la sinistrer en reve, mais pour apprendre la vie j’allais voir les turques de la rue Vaugirard ! Qu’est ce que vous croyez ? Un salaire de sous officier en poche j’allais quand meme pas racoller les bresiliens du bois non ? Et l’armee a sa fierte, Monsieur ! Et c’est que je les ai vu pendant un petit bout de temps, ces petites putes. Meme apres que je me sois marrie (c’est vous dire si parfois la bretonne est peu appetissante). Le probleme c’est que pendant ce temps ma femme visitait le vieux legionnaire belge du dessus. Tu parles d’une poufiasse ! Et apres y’a mon benet de fils qui me ramenent sa bonniche, ‘l’amour de ma vie papa’, ouais tu m’en diras tant fiston, si je t’avais bien eduque t’aurais epouse une pute pour pas ruiner ta retraite !

::: posted by Lapsus van de Zloot at 11:38 PM

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