Thursday, June 03, 2004 :::
Kultur, vous avez dit Kulture?

Georges-jean Arnaud c'est un peu notre Isaac Asimov à nous. En tout cas, son épopée est devenue un mythe et l'univers de la compagnie des glaces est devenu, au fil des romans, un monde aussi riche que ,disons, le Middleearth.
GJ Arnaud c'est près de 400 romans, dont 62 pour la série la compagnie des glaces. Ca calme. Je ne parle même pas des nombreux ouvrages, chroniques, traités pseudo-scientifiques et j'en passe, qu'a suscité chez de nombreux fans aux lèvres gercées la lecture de cette épique saga en sorbet.
L'histoire a même été récemment adaptée en BD et aussi, bien sûr, en jeu de roles. Un film devrait voir le jour, mais sûrement pas avant la prochaine ère glaciaire.Enfin, Arnaud planche sur une suite très attendue par les chefs de gare et les cheminots de tout poil.

Sur une Terre envahie par les glaces, la survie de l'espèce humaine est assurée par les grandes compagnies ferroviaires qui se partagent le globe. Le rail apporte chaleur, nourriture, mais aussi une dictature impitoyable. Mêlé malgré lui aux intrigues de la Compagnie, le glaciologue Lien Rag va s'intéresser un peu trop à l'origine des Hommes Roux, capables de résister à des températures de - 40, et découvrir la dangereuse ivresse de la révolte...
Assurément, le point fort de cette saga titanesque n’est pas l’écriture. L’auteur ne s’embarrasse pas de fioritures stylistiques : il adopte la phrase lapidaire sujet-verbe-complément. La beauté de la langue est sacrifiée sur l’autel de l’efficacité et du rythme. La psychologie reste sommaire, les dialogues mal fichus, la poésie embryonnaire, l’humour inexistant. Donc, pour l’Académie française, c’est raté. Mais pour le renouvellement du roman populaire, du roman de gare, du feuilleton, appelez-le comme vous voulez, c’est une réussite exemplaire. C’est bien simple : il se passe toujours quelque chose. Même dans la seconde partie de la série, après que la plupart des secrets a été révélée, l’action se poursuit, suivant les moindres évolutions du monde et la dizaine de personnages principaux. Le taux de mortalité est élevé, le sexe et le sang omniprésents, et surtout, surtout, il y a un tombereau d’idées pour tenir le lecteur en haleine. Bien entendu, dans ce foisonnement, certaines sont fascinantes, d’autres frôlent le ridicule... Mais jamais l'intégrité et la cohérence du récit n'en souffrent: une prouesse lorsque l'on prend conscience du volume démesuré de cette saga.
Toujours est-il qu'après l'avoir lu, vous ne regarderez plus les contrôleurs SNCF de la même façon.Labels: Kulturbook
::: posted by Tranxenne at 12:02 PM

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