Thursday, March 11, 2004 :::
Why must we stay where we don't belong?
because we never belong
Il est temps que je vous raconte les détails de l'altercation qui nous opposa, moi et ma mère, durant deux journées bien mouvementées. Comme je vous l'avait dit, je la soupçonnais gravement d'avoir balancé les douze grammes de beuh que j'avais planqué dans ma chambre pour mon retour d'hosto.
En attendant qu'elle rentre et pour me défouler un peu je jouais à Soul Calibur sur Ps2 en écoutant Rancid, ce qui calmerait un Viking sur le champ de bataille.
Les Vikings n'écoutaient Rancid qu'avec un quintal de cervoise glacée servie dans un crâne
Pourtant ça n'a pas suffit et quand j'ai entendu la porte d'entrée s'ouvrir, j'ai bondi sur mes béquilles et j'ai cavalé jusqu'au salon ou ma mère, l'air de rien, était son manteau
We need to talk
J'attaque direct:
- Tu n'aurais pas fait du rangement dans la chambre d'Antoine (la chambre que j'utilise en ce moment vu que la mienne est au 7eme NDLR) pendant mon absence?
- Non non pas du tout.
- Ah bon, et si tu l'avais fait, tu n'y aurais pas trouvé un gros paquet d'herbe par hasard?
- Non.
Arrgh.. Je m'y attendais. Elle nie tout. En bloc. Il va falloir la jouer fine:
- Qu'est-ce que tu as fait de ma beuh????
- Je l'ai jetée, j'avais dit que si j'en trouvais je jetterais tout.
Je me démonte pas:
- Bon tu me dois 80 Euros, j'aimerai les avoir ce soir.
- Il est hors de question que je te rembourse.
- Bon écoute maman je viens de lacher 1000 E de clinique, alors ça passera pas. C'est ma thune que j'ai gagnée en bossant, j'en fais ce que je veux, j'ai 23 ans je suis majeur et...
- Oui mais tant que tu vis sous notre toit tu fais ce qu'on te dit.
(Leur politique à eux c'est vous pouvez fumer ça, mais pas chez nous, vous aller dans la rue. Je me vois bien expliquer ça aux flics...)
Argument imparable, donc resservi à chaque fois. Vous connaissez sûrement ça aussi. Seulement là je suis grave énervé, je n'ai pas fumé pendant une semaine, pas que j'étais en manque mais je me disait qu'à ma sortie d'hosto j'aurais le plaisir de me rouler un bon gros spliff de weed et puis... non... tout tombe à l'eau... dans la cuvette des chiottes pour être précis.
J'insiste, le ton monte et je lache l'irréparable "t'es vraiment une grosse conne"
Boum, quand votre coeur fait boum
Elle me fout une gifle, forcément.
J'ai pas vraiment mal parce que je suis très remonté et que la morphine du matin doit encore faire effet (vive l'hôpital), alors j'en rajoute: "Tu peux m'en remettre une là, parce que j'ai rien senti"
La deuxième, elle commence à s'enerver là...
... Et moi aussi par la même occasion, alors plutôt que de lui en mettre une, je décide de la jouer Fight Club (enfin, "je décide", c'est relatif, c'était plutot instinctif) et je m'envoie deux trois gros pains dans la gueule en disant "tu vois c'est comme ça qu'il faut faire"
No comment
Choquée, ma mère bat en retraite et me laisse seul dans ma chambre. Fin du premier round.
Je décide de préparer un truc pour la deuxième mi-temps alors je me fais une crête à la tondeuse, juste histoire de la faire chier.
Effectivement lorsque, 2h plus tard, elle entre dans ma chambre, me croyant calmé et docile,elle marque un temps d'arrêt que je mets à profit pour lui sortir mon plus beau sourire (celui à la Tom Cruise). Comme je l'espérais, ma lèvre ré-éclate.
Elle ne perd pas contenance et me sort une banalité sur ma mutuelle qu'il faudrait que je rappelle... bref comme si rien ne s'était passé et que tout était pour le mieux.
Ma réponse fut brève: "je le ferai quand j'aurai mes 80 E."
Elle est sortie en claquant la porte.
Après ça on a joué à qui céderait en premier pendant deux jours, guerre d'usure ou, si vous préférez:
Dans ma tranchée, j'ai enfin la paix, lalalilalilala
Ca a duré deux jours durant lesquels on ne s'est pas vu et je me nourrissais de ce que mes frangins me ramenaient du frigo ou que j'allais leur faire acheter, plus bien sûr des petits bouts de shit que je fume la nuit en cachette à la fenêtre (avec ma jambe de bois c'est d'un pratique). Ils savaient qu'ils avaient tout à gagner à ce que je tienne bon.
Mais ça n'a pas tenu. Mon père est rentré d'Amsterdam (j'avais même proposé à ma mère de l'appeler pour lui dire de me ramener un 12), je me suis fait incendier et, même si j'ai tenté de lui expliquer la situation, je n'ai pas eu le dessus.
Bref, la vie a repris son cours tranquille, on fait semblant d'avoir oublié ce petit incident en se disant bonjour le matin, la seule chose c'est que j'ai le crâne rasé maintenant. Voilà.
Echec total et complet, à part que j'ai jamais gueué? aussi fort sur ma mère et que ça défoule. Ce fut d'ailleurs un des arguments massue de mon père: "si tu réagis comme ça c'est que tu es dépendant..." va répondre à ça
Oedipe quand tu nous tiens
::: posted by Tranxenne at 8:52 PM

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