Tuesday, February 10, 2004 :::
You don't know Bob
"You Don't Have To Be A Struggling Artist Forget all that nonsense about being a starving artist, writer or performer. In his newest book, "Unleash the Artist Within," Bob Baker walks you through a simple four-week program that will help you transform yourself into a self-promotion machine. He'll show you how to get exposure, attract fans, make more sales and get the respect, attention and prosperity you deserve. I know Bob. He's been at this a long time and knows what he's talking about."
And this depressing advice comes from all directions. Your teachers. Your friends. Your spouse. Your parents. Even your artistic peers. "You'll never make any money as an artist (or writer, musician, photographer, actor, crafter, you name it)."
"Why must you endure this nonsense and end up putting your dreams and artistic passions on hold?
The truth is, you don't have to."
Ouais, super intéressant le lien, je vais me mettre à chercher le bouquin, même si je me dis que c'est encore un de ces livres psychologiques tournés de façon à te caresser dans le sens du poil pour te redonner un semblant de confiance en toi qui se dissipera à peine le bouquin fermé.
C'est marrant, parce que que je me rendais compte tout à l'heure que notre société petite-bourgeoise a engendré toute une génération d'aspirants artistes élevés dans le culte de l'ego et de l'"épanouissement de soi", et qu'afin d'intégrer toute cette pépiniére de rebelles/artistes (dont nous faisons partie), le système s'est vu contraint de créer toute une tripotée de métiers dits "créatifs" (pub, design, urbanisme, communication d'entreprise, même à l'ANPE il y a des créateurs (de postes, de projets, de plans personnalisés...)), qui permettent de ravaler toutes ces graines de rebelles dans des cursus soi-disant artistiques qui servent surtout à soutirer l'argent de ces gamins et à leur inculquer quelques règles de marketing qui leurs permettront de vendre leurs créations. Comme cela ils pourront travailler pour des grosses boites tout en restant intègre (du moins c'est ce qu'ils croiront) et leurs créations se vendront dans le monde entier après avoir été fabriqués en Malaisie ou en Thaïlande par on ne sait trop qui. Mais ces types s'en foutent, ça ne les regarde pas, eux ne font que dessiner, ça n'a jamais tué personne, ce sont des artistes, ils n'y sont pour rien si leur produit est confectionné par un petit enfant Cambodgien qui a bien du mal à saisir leur télécommande ergonomique vu qu'il n'a plus que trois doigts.
Des artistes, ça?
Non.
Même les profs de Créapole nous le disaient:
"vous n'êtes pas des artistes, vous êtes des créateurs"
Je ne voyais pas trop la différence à l'époque. Un monde s'est creusé depuis entre ces deux mots.
artiste, c'est un état, une condition, je dirai presque un état de manque.
créateur, c'est une fonction, un choix, c'est une route déjà tracée qu'on choisit d'emprunter.
Paradoxalement, l'artiste crée alors que le créateur vend, puisque l'artiste se découvre dans sa création, alors que le créateur ne découvre que son client, utilise les codes de sa boîte et l'univers qu'on lui impose. Il doit flatter son client.
C'est l'art de la dissimulation. Dissimulation de sa propre sensibilité, comme dans tout autre boulot.
Petite précision: je parle de dessin mais c'est certainement valable pour toutes les formes d'art récupérées par le système (toutes?) ("the shit-stem" comme disait John Lydon), mais je me remémore encore trop nettement tous les keupons/hardcoreux et j'en passe qui fréquentaient une école à 40000F l'année, qui apprenaient à cirer les pompes des grands, à descendre les travaux des collègues, à se faire mousser, mais pas à tenir un crayon. Ouais je me rappelle tout ce qu'on nous apprenait, à nous petits rebelles en mal d'idéaux, qui pour la plupart avalions ça comme du petit lait, pasqu'on dessinait et que c'est cool de dessiner, c'est de un épanouissement personnel, vois-tu?
MON CUL!
Une dernière chose: Tout le monde sait que Hitler était un artiste raté et la petite histoire veut que la frustration l'ai mené à son destin.
Qu'en sera-t-il de toute une génération d'artistes ratés?
Et nous, qu'allons-nous devenir?
c'est un peu fouillis mais c'est pas super clair dans ma tête. Du moins le mettre par écrit m'a permis de faire un peu d'ordre, et je comprends mieux mon éloignement progressif d'une carrière artistique. Ces deux mots ont d'ailleurs incompatibles: un artiste ne fait pas carrière.
::: posted by Tranxenne at 5:59 PM

|