Wednesday, February 04, 2004 :::
#KulturbooK#

Le Fort, un zonard de la banlieue de Gdansk, part en guerre contre des Russes qui s'apprêtent « à fondre sur la ville ». A la recherche également de sa petite amie, ce jeune anarcho-gauchiste, xénophobe, nationaliste... et « shooté » traîne sa misère dans les cités-dortoirs de la ville. Chômage, « défonce », contre-culture et nihilisme, le roman « Polococktail Party » navigue entre « La fureur de vivre » et les provocations de Marylin Manson, version polonaise.
Son auteur, Dorota Maslowska, est née six ans avant la chute du mur de Berlin en Pologne. C'est à l'été 2002 que cette jeune fille a écrit d'une traite « Polococktail Party » au lieu de réviser son bac. Ce roman au style argotique est vite devenu « culte » au pays de l'écrivain Gombrowicz (50 000 exemplaires vendus en quelques mois). Sa force ? Etre dans l'air de son temps, celui de la désillusion. L'auteur a su exprimer avec acuité les psychoses d'une génération qui ne peut s'offrir l'extase de la consommation promise par le capitalisme. Ce « Good Bye Lenin » littéraire, en plus trash et moins mélo que le film sorti l'an dernier, enterre la Pologne « de papa ».
Extrait:
"Toujours penchée au-dessus du bar comme une vendeuse par-dessus son comptoir. Comme si elle s'apprêtait à me vendre une camelote, genre simili-chocolat. Cette Arleta. De l'eau à l'acide ferrique dans un verre à bière. Des couleurs pour peindre des oeufs de Pâques. Des bonbons vides à l'intérieur. Rien que du papier doré. Tout ce qu'elle touche de ses ongles est trafiqué, faux. Parce qu'elle-même est fausse, creuse. Elle fume une clope. Achetée aux Ruskoffs. Fausse elle aussi, nulle. Au lieu de la nicotine, c'est de la merde, des drogues non identifiées qu'il y a dedans. Du papier, du foin dont aucun prof n'aurait l'idée. Ni aucun flic. Ils feraient pourtant mieux de la coffrer. Elle s'en sert pour blouser tout le monde. De ça, et de ses yeux, et de son téléphone qui sonne."
"Arrive Arleta. Je lui dis de transmettre à Magda que je lui souhaite une mort rapide. "
(Note perso: pas encore lu, mais rien que l'extrait m'a fait saliver. )Labels: Kulturbook
::: posted by Tranxenne at 7:17 PM

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