Saturday, January 31, 2004 :::
Grand oiseau blanc
Qui vole au crépuscule
Même s'il est conscient
Que son plumage brûle
Le soleil l'enrobe de flammes
Qu’a-t-il à vouloir mourir ?
Ses yeux n’ont jamais vu de larmes
Je ne l’ai jamais surpris à rire
Tout juste à chier son jus verdâtre
Sans se chercher plus de raison
Gueuler, voler et puis se battre
A se jeter sur le poisson
Frugale nourriture d’un jour
Et pour demain pas de restes
Pour lui il n’y a pas de retour
Pas non plus de passé en lest
Tout souvenir est largué
Sur nos barques de bois
Chaque langage est codé
Le guano a sa voix
Grimoire inamovible
Constamment asservi
Peut devenir invisible
Celui qui l’a écrit
S’il monte assez haut
Sans se brûler les ailes
Sa fiente devient des mots
Sa merde est éternelle
Et la barque est sacrée
Et l’on vénère l’oiseau
Son cri et ses diarrhées
Qu’il nous lâche de haut
La pêche est miraculeuse
Mais la barque rompt tout à coup
Nous plongeons dans l’eau lumineuse
On entend rire au-dessus de nous
C’est l’humour excentrique de la mouette
Qui se moque de nous, et des flammes du soleil
Se lisse les plumes, hurle et nous chie sur la tête
Comme pour nous prévenir qu’on montera pas au ciel
::: posted by Tranxenne at 3:31 PM

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