Tuesday, July 08, 2003 :::
 

Autobahn Babies

J'ai un super T-shirt FDNY que mes parents m'ont rapporté de NY quand ils y sont allé passer une semaine. Avec l'écusson des pompiers et tout. Ce qui est vraiment cool, c'est que c'est un souvenir d'après l'Apocalypse.

Extrait de Babylon babies, de Dantec:

"- Qu'est-ce qu'on fait, bordel? il avait demandé.
La question qui se posait était bien celle-là: Qu'est-ce que tout ces mecs, venus vaincre ou mourir ici pour des reves privés, allaient bien pouvoir gueuler ensemble au moment ou il faudrait dégorger ses tripes, et égorger ses ennemis?
A moins de deux cent mètres d'eux une unité de la 7e et une compagnie d'Afghans partaient à leur tour, en deuxième vague.
Fallait y aller.
- Je ne crois pas qu'on a le choix, Toorop, avait fait Vresson avec un drole de sourire.
Puis il avait regardé les cent un homme de la compagnie internationale de l'ONU, où des Allemands avec la croix de fer autour du cou combattaient aux cotés de jeunes juifs portant l'étoile de David et la casquette de Tsahal, des nostalgiques qui revaient de la division Charlemagne s'alignaient avec des types se voyant dans la 1ère armée de la garde qui avait défendu Moscou, des fans du Che et de Durruti made in région parisienne crevaient cote à cote avec de jeunes tueurs chiites ou maronites qui n'avaient jamais rien connu d'autre que les faubourgs de Beyrouth, des rastas anglais venus rejoindre leurs "frères musulmans" de Bosnie faisaient le coup de feu avec des allumés qui se croyaient dans Full Metal Jacket ou Apocalypse Now et arboraient drapeaux américains et tatouages Search and Destroy. Des mecs s'étaient enrolés juste parce qu'une petite amie venait de les plaquer pour un connard roulant en Mercedes et qu'ils avaient envie de prouver au monde entier qu'ils pouvaient mourir pour quelque chose, au lieu de se suicider connement au Valium dans une banlieue anonyme; non ça n'avait rien à voir avec les brigades internationales mythiques, tout droit sorties d'un mauvais remake de Malraux, sur lesquels fantasmaient les branchés du VIe arrondissement. C'était le réel.
- On y va les gars, avait fait Vresson en armant son AK-47, un large sourire aux lèvres.
- Mais.. Qu'est-ce qu'on gueule pour l'attaque? avait demandé Toorop en armant son propre fusil d'assaut.
- Qu'est-ce que tu crois? Tu vois autre chose?
Il désignait de son regard la colline d'où jaillissait la clameur.
- Tu déconnes?
- J'ai l'air de déconner? Allez tout le monde en position! A mon signal... ALLAAAAHHOAKBAAAR!!!"

Labels: Guerre, Kulturbook

::: posted by Tranxenne at 1:30 PM

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