Saturday, June 07, 2003 :::
A la tête du cortège, l'inévitable intellectuel de goche, ses
lunettes et son porte-voix. Le harangeur de foule, le Grand
Galvanisateur de la vindicte populaire, tout ça à lui tout seul.
Et il en veut le bonhomme, scandant des imprécations belliqueuses
reprises par des milliers de poitrines soulevées par tant
d'injustice. (« Bon sang je vais me la faire », se dit Maurice, « il
faut que je l'attire hors de la foule. » De toute façon il en a rien
à foutre de la manif, il a un régime de retraite spéciale, comme tous
ses confrères de la SNCF et RATP (Ndla : Ceux qui ont le plus suivi
le mouvement.))
Le grand mouvement de foule s'enfle, l'intellectuel de goche ne se
sent plus de joie, une seule chose pourrait lui faire plus plaisir,
c'est que tout ce petit monde qu'il croit sous ses ordres se mette à
marcher au pas de l'oie, là il en frémirait d'extase au point de
mouiller son caleçon Dim.
C'est à peu près à ce moment-là que j'ai craqué et que j'ai commencé
un carton du haut de ma fenêtre. Les Maurices tombaient par dizaines,
c'était magnifique.
Bien sur, j'ai eu du remords après d'avoir gâché une telle étude du
comportement bovin en troupeau, alors pour ne pas ternir ce qu'il me
restait de déontologie scientifique, je suis allé récupérer un
cadavre sur le bitume, cadavre que j'ai remonté chez moi à fin
d'étude.
Scientifiquement, lorsqu'on dissèque un syndicaliste, on y trouve pas
grand-chose. Un coeur, deux poumons et un foie en très mauvais état.
Juste au-dessus du pubis, le syndicaliste sent la merde chaude, c'est
l'intestin.
Rassures-toi, c'est pareil chez tout le monde, sauf chez les filles,
enfin je sais pas trop, y'en a aucune qui a accepté que je la
dissèque, ni d'ailleurs chez l'Abbé Pierre, tout le monde sait qu'il
est uniquement composé d'esprit et de poils de barbe.
Mais alors, si le syndicaliste diffère anatomiquement si peu de nous
autres scientifiques, pourquoi faut-il qu'à chaque printemps son
instinct lui dicte d'aller former des troupeaux pour descendre le
champ de mars en beuglant des insanités staliniennes que je ne
retranscrirai pas dans cet exposé à caractère hautement intellectuel ?
Pourquoi le José Bovidé de base se déclare-t-il le plus souvent
communiste alors que Karl Marx (qui portait la barbe, et donc était
loin d'être con) aurait préféré crever d'insuffisance respiratoire
après une émasculation en règle plutôt que de descendre un boulevard
bras dessus bras dessous avec des moustachus en marcel, parmi les
odeurs de bière et de graillon?
::: posted by Tranxenne at 11:11 AM

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