Les petites invasions de la Suisse
Un article emprunté au blog de Ludovic Monnerat, gradé de l'armée helvète, à propos de l'invasion du Liechtenstein par les troupes suisses assoiffées de sang. Quelque part dans les commentaires le monsieur confie que des troupes passent régulièrement la frontière quand le chemin est plus court mais qu'alors ils revêtent des habits civils avant. Preuve de la légendaire fourberie suisse.

Puisque l'on m'en a prié ça et là, il fallait bien que je sorte de ma réserve et que je me prononce sur la scandaleuse attaque préventive de la Suisse au Liechtenstein - euh, je veux dire, sur la mésaventure d'une compagnie de recrues lors d'une marche par visibilité réduite. J'imagine que le commandant d'unité en question doit être plutôt dans ses petits souliers et que ses jeunes subordonnés rigolent bien dans son dos, ou même ouvertement. Mais une telle erreur est assez fréquente, à force d'avoir des places d'armes situées à proximité des frontières, et des incursions discrètes en France (la place d'armes de Bure longe par endroits la frontière) ou des débarquements de troupes en gare de Domodossola (passer par le Simplon pour aller au Tessin est rapide, mais a le défaut mineur d'emprunter le sol italien) se produisent régulièrement. Sans nécessairement faire l'objet d'une information à la hiérarchie militaire, et donc aux médias...
Evidemment, la chose est plus cocasse par rapport à un petit Etat non armé comme le Liechtenstein. On pourrait imaginer les Suisses, échaudés par la concurrence financière de Vaduz, par l'emploi sans vergogne du franc et des timbres suisses, ou par les succès scandaleux des skieurs liechtensteinois, décider d'y provoquer un changement de régime afin de mettre un terme à la spéculation massive que pratique l'autocratie au pouvoir. Et transformer la principauté en un 27e canton helvétique, avec votation populaire à l'appui. Evidemment, il faudrait dans ce cas essuyer les foudres de la communauté internationale, des condamnations à la chaîne, des sanctions financières, un blocus militaire, voire une opération "MOUNTAIN STORM" qui viendrait libérer les Liechtensteinois du joug helvétique, sans pour autant oser aller jusqu'à Bag... euh, jusqu'à Berne. Au fait, le choix du Conseil fédéral de construire de nouvelles centrales nucléaires ne cache-t-il pas un programme militaire ?
Bon, je ne suis pas sûr que la Suisse doive en venir à de telles extrémités avec le Liechtenstein pour se faire respecter. Puisque l'on a cramé 120 hectares de forêt dans leur pays avec de bêtes tirs de lance-roquettes voici plus de 20 ans, on devrait pouvoir sans autre susciter la crainte respectueuse de nos petits voisins pendant quelques décennies avec toutes nos réformes militaires !